20 décembre 2021
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Gan à travers le temps : Gan et la Guerre de 1914 - 1918

Daniel Trallero nous raconte ici des épisodes marquants de la vie gantoise.

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Gan à travers le temps : Gan et la Guerre de 1914 - 1918

En France, 8 millions d’hommes ont été mobilisés et 1 450 000 y laisseront la vie, soit plus d’un soldat sur six. Toutes les familles furent endeuillées et parfois plusieurs fois. En Béarn, il est dénombré plus de 10 000 morts et Gan n’a bien sûr pas été épargné.

Nous pouvons lire 115 noms sur les Monuments aux Morts (MaM) de Gan et de Haut-de-Gan, ce qui laisse à penser que 700 à 800 jeunes furent mobilisés, soit 30% d’ une population de 2538 âmes dont 5% tombèrent au combat. Mais que représentent aujourd’hui tous ces noms ? Soyons réalistes, peu de chose. La plupart étaient célibataires et ce ne sont que leurs neveux et nièces qui se souviendront d’eux, à l’aide d’une vieille photo jaunie, peut-être aussi les petits-neveux mais aujourd’hui, trois ou quatre générations plus tard qui a encore leurs photos ?

Heureusement que partout en France, 36 000 MaM furent construits pour perpétuer leur mémoire. Lieu de commémoration certes, mais aussi lieu de recueillement pour tous ceux qui n’ont pas eu de sépulture et ils furent nombreux ceux qui disparurent sur les champs de bataille. Le seul reproche que l’on puisse faire aux MaM, c’est d’oublier les millions de soldats, qui ont combattu, qui sont revenus blessés, handicapés et meurtris : les fameuses Gueules Cassées. 

Après avoir rendu hommage à tous les combattants de la guerre, le Conseil municipal de Gan souhaite construire, dès décembre 1918, deux MaM, un à Gan et l’autre à Haut-de-Gan. Une souscription est lancée auprès de la population. Elle recueillera 4278 francs soit 20% de la dépense totale. Mais ce n’est qu’en décembre 1920 que les deux projets sont approuvés et les devis sont votés définitivement en février 1921.

Le MaM de Gan est grandiose par sa taille ; il a été conçu par l’architecte Bertrand-Gabriel Andral, conjointement à l’importante restauration qu’il avait entreprise sur l’ensemble de l’église. Le MaM est orné d’une belle mosaïque réalisée par un des frères Mauméjean qui ont réalisé aussi l’ensemble des vitraux de l’église. Il est inauguré le 21 mai 1922 et recense 114 noms pour la guerre 14-18. 

Celui de Haut-de-Gan est plus modeste ; une simple plaque accolée au mur de l’église. Y sont gravés 20 noms pour la même période dont 19 apparaissent aussi sur le MaM de Gan, seul le nom de Firmin Lagrave est rajouté.

Mais qui étaient plus précisément ces 115 disparus ?

• 72 sont nés à Gan et 43 hors de Gan : 2 en Espagne (Athanase Aguilar et Joseph Uzé), 1 à Rio de la Plata (Victor Lamarque), 1 médecin né à Ossun (Léon Turettes), 1 à Villeneuve-d’Ornon (Bernard Camy) et les 38 autres en Béarn, surtout dans les villages environnants : on ne se déplaçait pas loin mais on se déplaçait facilement au gré des opportunités de travail. Inversement 32 soldats nés à Gan sont cités dans d’autres communes du Béarn et n’apparaissent pas à Gan. Enfin, 12 noms cités à Gan , le sont aussi ailleurs en Béarn.

• l’âge médian de leur disparition est de 28 ans, le plus jeune a 18 ans (Edouard Camy) et le plus âgé, 57 ans, (le colonel Louis Huc, descendant des d’Arrac, la plus vieille famille de Gan).

• la plupart travaillaient auparavant à la campagne car on dénombre 49 cultivateurs, 15 vignerons et 5 domestiques. Ensuite on trouve 7 garçons de café, 5 charpentiers, 3 militaires et dans les métiers rares ou disparus aujourd’hui : 2 scieurs de long (les deux frères Eugène et Léon Victorin), 1 sabotier (Jean Cachau), 1 ferblantier (Léon Prat), 1 charron (Jacques Hourreu), 1 chaufournier (Edouard Lacaussade), 1 tailleur d’habits (Frédéric Rigabert), 1 maréchal-ferrant (Joseph Rigabert), 1 tailleur de pierres (Eusèbe Miran)....

Tous enfants de Gan morts pour la patrie ! 

Daniel Trallero

Association Gan - Mémoire et Patrimoine

Décembre 2014

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