20 décembre 2021
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Patrimoine de Gan : Les "Castors", premier lotissement de Gan

Daniel Trallero nous éclaire sur le patrimoine de notre commune.

Le mouvement "Castors" a connu sa pleine gloire au lendemain de la seconde guerre mondiale et surtout dans les années 50, au moment où, à la crise du logement, venait s’ajouter la forte croissance de population (baby-boom).

A cette époque les promoteurs n’avaient pas encore découvert la rentabilité de la construction de logements et seul l’Etat s’en chargeait. Devant la défaillance de l’Etat, le mouvement "Castors" fut donc une réponse militante à l’insuffisance des mesures publiques de construction et on voit un peu partout en France, des regroupements de familles autour d’expériences d’auto construction coopérative, fondées sur le principe de l’apport-travail. Le travail collectif des membres, effectué pendant les heures de loisirs, compense les difficultés des familles à financer l’achat ou la construction d’un logement.

A la fin de l’année 1950, est créée l’Union Nationale des Castors (UNC) dans le but de coordonner les différents mouvements "Castors" et les conseiller administrativement et financièrement. Localement, l’Union des Castors Pyrénéens (UCP) dont le siège social est à Pau est créée en juin 1953, et dès octobre, les premiers "castors" de Gan versent 10 000 anciens francs au fonds de garantie. En juillet 1954, un règlement intérieur propre à l’Union des Castors de Gan (UCG), dont le président est Albert Bergerot, précise le mode de fonctionnement et les obligations de chacun ; la bonne volonté et la bonne humeur ne suffisent pas, il faut accepter la discipline car la réussite de l’oeuvre commune dépend avant tout de la confiance mutuelle entre les membres. Les heures de travail sont comptabilisées, l’objectif étant une moyenne de 32 heures par mois. Un rééquilibrage sera effectué financièrement à la fin de l’opération, l’heure étant valorisée à 150 francs. 

Les 18 premiers mois furent affectés au déboisement du bois du Broca qui occupait toute la zone, soit une superficie de deux hectares. Le bois fut vendu à la mairie qui le redistribua. Ce n’est donc qu’en septembre 1955, que la commission d’examen des demandes d’achat des lots attribuera 24 lots dont 12 à des travailleurs de la Tuilerie de Gan. Celle-ci s’impliquera fortement dans ce lotissement en fournissant les briques et les tuiles et en offrant des possibilités de paiement différé ; sa pelle mécanique fut également utilisée.

Marcelle Bouillet qui travaillait dans les bureaux de la Tuilerie, fut la trésorière de l’UCG et la cheville ouvrière de l’association. Les lots furent attribués aux familles Bidart, Baradat, Miélon, Bouillet, Colombani, Labignasse, Touyarou, Millère, Villacampa, Montory, Meilhan, Loustau, Franco, Oncins, Plassot, Etchart, Bélio, Pédemay, Mora, Burban, Flaujac, Bétérous, Marsais et Cambon. Les terrains furent achetés en janvier 1956 sur la base de 50 francs le m² et les maisons construites de 1956 à 1958. Sept autres maisons furent construites quasi simultanément mais en dehors de l’UCG : familles Tisnérat, Génebès, Sevel, Puertolas, Guttierez, Léris, Dumora. 

La mairie de Gan s’impliquera aussi en ouvrant la nouvelle rue du Broca (l’ancienne longeait l’actuel Clos St Jean et débouchait rue du Carrérot) ainsi que la rue des Castors qui deviendra l’avenue des Pyrénées lors de sa prolongation en 1968 pour constituer la déviation vers Laruns.

Daniel Trallero

Association Gan - Mémoire et Patrimoine

Janvier 2014

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